songes d'un art aimé
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songes d'un art aimé

le temps de lire , comme le temps d'aimer, dilate le temps de vivre Daniel PENNAC
 
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 LILITH

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julie
Boss Hogg
Boss Hogg
julie


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Date d'inscription : 05/04/2005

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MessageSujet: LILITH   LILITH Icon_minitimeJeu 10 Nov - 18:07

~ LiLiTh ~

Il faut remonter la période assyrio-babylonienne, pour retrouver les fondements du mythe de la première femme, Lilith, cette mère obscure qui sous diverses apparences, plane à travers l’espace et les rêves des hommes, à la fois séductrice et envoûtante, vampire ou succube, mais toujours effrayante.

Dotée d’une imagerie très variée, ce qui nous éclaire sur la notoriété de son caractère de démon, c’est souvent sous les traits d’une superbe femme nue, parée d’une longue chevelure ondoyante, qu’elle est représentée, une vulve se dessine sur son front, ses jambes prennent la forme de serpents, et pour couronner sa majesté deux ailes lui confèrent un aspect prodigieux. Une autre image de Lilith, est celle d’une belle femme, coiffée d’une tiare, aux pieds et aux ailes d’oiseau rapace, elle est accompagnée d’une lionne et de chouettes.

Dans la magie gnostique, c’est vêtue de noir et assise sur un globe de même couleur, qu’elle représente une des configurations de la Déesse mère, celle là même qui préside aux plaisirs charnels. Ses qualités de déesse de l’amour et de la mort en on fait une divinité très conjurée dans la magie sexuelle.

De nombreuses incantations retrouvées dans de vieux ouvrages attestent de sa notoriété. Il est demeuré une invocation à Lilith, qui serait le texte délivré en 1592, par une entité inconnue, à Sir Edward Kelly, l’assistant de John Dee, celle-ci lui aurait été donnée lors d’une séance de vision astrale.

Le nom même de Lilith représenterait les ténèbres, l’obscurité : Leila ou Lavlah c’est la nuit, en conséquence le noir, pareillement à ces nombreuses Vierges Noires, parentes de Lilith, telles Isis, Kali, Sarah la noire, Marie l’Egyptienne, dont les lieux de cultes étaient souvent établis sur l’emplacement d’anciens sites initiatiques, nous retrouvons là, le lien qui unit les anciennes déesses de vie, de mort, de fécondité et de forces telluriques, bien antérieures au christianisme.

Il est vrai que le noir effraie, nous entrons dans le monde obscur, cependant, étudié sous un angle plus symbolique, nous devons admettre que le noir est indubitablement l’emblème d’une science secrète, la preuve en est que le noir est la couleur du Grand Œuvre alchimique (l’œuvre au noir représente la phase de séparation et de dissolution de la matière. Pour les alchimistes, ceci constitue la partie la plus délicate du Grand Œuvre « Elle symbolise les épreuves de l’esprit se libérant des préjugés ».

C’est avec Agrat, Mahalath et Naamah, que Lilith passe pour être une des mères des démons, elle serait entre autre dans une tradition la mère d’Ormuzd ou Hormiz, dans une autre légende, c’est Asmodée, Prince des Démons qui est son fils. Alors que Lilith n’est presque pas mentionnée dans la Bible, il nous faut consulter le Talmud et le Zohar, pour mieux connaître son histoire, elle apparaît alors sous la forme d’une créature démoniaque à visage de femme, dotée d’ailes et portant de long cheveux. Ainsi la reconnaissent différents passages du Talmud qui parle d’ « un fœtus ailé comme Lilith », on dit encore d’une femme qu’ « elle laisse pousser ses cheveux comme Lilith ».

Dans tous les cas, elle est définie comme une créature essentiellement nocturne, c’est elle, également, que décrit le « Testament de Salomon », (ouvrage grec du IIIè siècle de notre ère, dérivé probablement d’un écrit ésotérique judéo-héllénique), elle y est définie comme errant à travers le monde et se présentant sous des dizaines de noms, pour rendre visite aux femmes en couche et s’efforcer d’étrangler leur enfant nouveau-né, ce sont par ailleurs ces deux atrocités qui lui valurent sa mauvaise réputation, il était de ce fait pratique courante de protéger les femmes en couche et les nouveaux-nés par des amulettes qui fixées aux murs des chambres et au dessus des lits étaient sensées l’éloigner. Il était d’usage jusqu’au XVIè siècle, en Europe centrale, d’éveiller les enfants qui souriaient dans leur sommeil : on craignait qu’ « ils ne jouent avec Lilith », celle-ci avait la réputation de les emporter avec elle dès qu’elle les avait séduit.

Nous retrouvons dans le Vendidâd (l’un des livres de Zoroastre), un passage qui serait considéré comme l’une des bases du mythe juif de Lilith : « l’homme qui se souille involontairement pendant la nuit, est censé avoir eu des relations avec une succube qui concevra de lui. A moins qu’il ne récite certaines formules à son réveil, l’enfant appartiendra aux démons ». Lilith préside également à l’acte sexuel et dirige les incubes et les succubes, pousse les femmes à jouir de leur corps, et leur donne passions et orgasmes érotiques.

Lilith la séductrice assaille également les hommes, qu’elle provoque à de maléfiques rapports. Voici un texte emprunté à Johann Jakob Schudt qui raconte en 1717 :

« Les Juifs de Francfort croient fermement que lorsque le sperme échappe à un homme, il formera de mauvais esprits avec l’aide de Mahalath et Lilith, mais qu’ils mourront en leurs temps. La semence que répand à terre la masturbation, féconde Lilith et lui engendre des fils ».

Les récits concernant ces créatures étaient très fréquents au Moyen Age et à la Renaissance, et l’on estimait couramment que les tentations physiques et les satisfactions qu’elles offraient aux hommes imprudents entraînaient ceux-ci dans le monde obscur de la sorcellerie. Cette crainte des succubes a été omniprésente jusqu’au 20 è siècle.

Dans la démonologie occidentale, Lilith est la Reine des Striges, ces démones vampires, ailées, munies de serres de rapaces, qui attaquent les hommes et les détruisent après leur avoir procuré des plaisirs érotiques, au Moyen Age, l’image de la Strige était synonyme de Goule et de sorcière, celles-ci étaient accusées de faire disparaître les enfants et de les tuer dans le but d’utiliser leur chair et leur sang pour la confection de philtres et de maléfices. Néanmoins, la légende qui a engendré un véritable « mythe de Lilith » est la traduction d’un passage du livre kabbalistique nommé « L’Alphabet de ben Sirah », ouvrage datant du XIè siècle. Voici les éléments mythiques auxquels fait appel l’alphabet de ben Sirah (J. Bril) : « Les deux premiers partenaires humains furent Adam et Lilith, ils avaient été créés de manière à répondre à un désir manifeste du Créateur : il y aurait égalité de droits entre l’homme et la femme.

Entre Adam et Lilith, un conflit naquit bientôt, dont le prétexte, fut la manière dont ils feraient l’amour – qu’elles seraient les positions respectives de l’un et de l’autre ? – dissimulant ainsi de façon symbolique le conflit latent des prétentions à la suprématie sociale. Adam voulait être au dessus de Lilith dans la position dite «Missionnaire » (la position basique quoi) Lilith contesta les revendications de son mari, faisant ressortir l’équivalence de ses droits au sein du couple, équivalence résultant des conditions mêmes de la création « Nous sommes tous les deux égaux. disait-elle à Adam, puisque nous venons de la terre. Là-dessus, ils se disputèrent tous deux et Lilith. qui était en colère. prononça le nom de Dieu et s'enfuit pour commencer une carrière démoniaque ». . Le cœur brisé, Adam implora le Tout-Puissant : « Maître du monde, dit-il, la femme que Tu m’as donnée s’est envolée ! », Le Créateur, ému de la détresse d’Adam, envoya trois anges à la recherche de Lilith : Snwy, Snsnwy et Snglf, afin de la persuader de retourner à son foyer auprès de son mari. Lilith ne voulut rien entendre, même après que les anges lui eurent rapporté la sentence du Seigneur : elle mettrait au monde de nombreux enfants et cent de ses fils devraient mourir chaque jour. Désespérée par l’effroyable cruauté du châtiment, elle pensa mettre un terme à son malheur en se jetant dans la Mer Rouge. Mus par le remords, les trois anges lui accordèrent alors en compensation de la rigueur du jugement, qu’elle aurait tout pouvoir sur les enfants nouveau-nés, pendant huit jours après leur naissance pour les garçons, pendant vingt jours pour les filles, en outre, elle jouirait d’un pouvoir illimité sur les enfants nés en dehors du mariage. Toutefois, elle devrait s’engager à perdre ces pouvoirs chaque fois qu’elle verrait sur une amulette l’image de ces anges.

Lilith la réprouvée n’avait cependant rien perdu de sa séduction. Il arriva qu’elle rencontra un jour Samaël, maître des anges déchus, qui la trouva en train de se lamenter sur ses erreurs et sa solitude et il tomba amoureux d’elle. D’accord avec Lilith sur la question de l’égalité des sexes et de la similitude qui existaient entre eux, ils ont deviendront époux, ainsi, Samaël s’installa avec elle dans la vallée de Jehannum, le Géhenne ». Pour désigner davantage le rôle néfaste du couple maudit, le Talmud désignera Samaël du nom d’Adam Bélial – dans lequel la racine bel est évocatrice de désolation et d’anéantissement. De son union avec Samaël, elle deviendra la Reine des forces du mal, Reine de Saba et immortelle.

Arthur Machen développe le mythe dans sa nouvelle fantastique « Le Grand Dieu Pan », où Lilith, fille de Satan est l’infernale créature qui mène le drame. « Les hommes qui la rencontrent n’appartiennent plus à la terre….Ils ont ouvert le Livre des mémoires pour prouver l’existence du Diable. Des siècles d’histoire, nous ont prouvés que la figure et les traits caractéristiques de la première femme, furent déformés, et, de mythes en légendes, d’un continent à l’autre, d’un nom à l’autre, elle a été récupérée de façon tendancieuse, par divers écrits religieux, ses idéaux ont été trompés et bafoués, ce qui découla sur des siècles de domination masculine, cette imagerie, a de la même façon contribué à obscurcir la réputation de toute femme qui oserait se révolter contre le patriarcat.

Heureusement, cette situation évolue, mais, ne serait-ce pas grâce à l’ombre de Lilith qui plane au dessus de nos âmes ?

Tiré du site www.heresie.com

Bonus :

Lilith est comparée à la Lune noire, à l’ombre de l’inconscient, aux obscures pulsions. Elle est la patronne de toutes les créatures, vampires, succubes, lamies et autres qui viennent la nuit voler aux hommes et aux femmes leur force vitale, par le sexe ou le sang. Lilith est le symbole de la femme rebelle, qui utilise le sexe pour dominer l’homme. Elle correspond à l’archétype de la femme fatale. Elle est associée à la Lune Noire, aux désirs et pulsions enfouies.

Lilith aime la franchise et ne redoute pas d'aller vers la lumière bien qu'on lui prête l'ombre et la nuit. Vivant paradoxe, issue des temps où l'on vénérait les femmes créatrices de vie et non poules pondeuses, il a fallu discréditer cette "femelle intelligente et libre".

Ainsi, la misogynie de certains hommes d'église, des mâles dominant par la force et les coutumes judéo-chrétiennes eurent vite fait de la transformer en monstre, de crainte qu'elle ne vienne ébranler leur vue monolithique.

Et s'en fût fait d'une sulfureuse réputation qui la précède encore et fait trembler par son symbolisme mal compris. On lui prête d'ailleurs l'image d'une femme fatale, dévoreuse d'hommes, à la sexualité débridée, autant que la réputation de dévorer les nouveaux nés.

Lorsqu'on la lie à la sexualité, elle est celle qui ose inverser les places attribuées par une certaine morale car elle n'est pas la femme mère, la compagne docile à qui l'on attribue l'éternel féminin.

Quelle dérision pour une femme de devoir rester confinée dans ce respectable schéma ? Respectable, pour qui, pour quoi ? Et que dire de l'homme qui, ne la trouvant pas à la maison, s'en va la chercher ailleurs car, quelque part, il sent sa compagne incomplète ? Il subsiste toujours cette notion de manque qu'il faut combler.

Anti-Lune, anti-femme, anti-mère, Lilith fût volontairement diabolisée, rejetée dans la profondeur des nuits bien noires et les prêtres astrologues se chargèrent de lui attribuer la place de cette absence cyclique de la Lune dans le ciel, histoire de la rendre encore plus ténébreuse.

Cela peut concrétiser l'aboutissement réussi d'une psychanalyse. Car les souffrances infernales engendrées par cette Lilith mal perçue, ne peuvent cesser que par la prise de conscience et l'acceptation de ce que l'on ne veut justement pas voir. C'est un accouchement douloureux pour l'Etre, né à lui-même, autonome et réunifié. On peut accoucher de sa peur comme on est né de sa mère. C'est la gageure que Lilith vous propose en s'opposant aux illusions et aux masques, en jouant la carte de la lucidité, elle vous interpelle jusqu'à ce que vous lui répondiez.
Lilith, malgré ses détracteurs, vit en nous et elle est génératrice d'énergie car, qui donc, après avoir vaincu ses peurs et vu la lumière, voudrait retourner dans le côté obscur de la Force.

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MessageSujet: Re: LILITH   LILITH Icon_minitimeDim 13 Nov - 22:56

Alala, sacrée Lilith... Ck

J'aime ce que symbolise cette femme au niveau féministe. Elle est libre et fiere de l'etre. Elle est bannie parce qu'elle ne veut pas etre soumise. Elle est démonisée parce qu'elle renvoit l'image de la Femme libérée (comme la chanson).

J'ai lu quelques chose d'interessant sur la place de la femme il y a quelque temps, je vous en fait un petit résumé.

la femme a toujours été symbolisé par la Lune, de tous les temps, dans toutes les civilisations. Effectivement, la Lune représente la femme dans toute sa beauté, dans son côté mystérieux et lointain. De plus, la Lune a un lien direct avec le cycle menstruel.
A l'age de pierre, les hommes vénèraient non seulement la femme, qui donnais la vie, mais aussi la Lune. En effet, il ne faut pas oublier qu'à cette époque, les hommes vivaient de la chasse. Or, la plupart de leu proi êtant des animaux nocturne, les hommes chassaient la nuit, à la lueur de la Lune, seul flamme dans les ténèbre. Par conscèquent, ils vénèraient l'astre de la nuit et donc l'être qu'il symbolisait, la femme.
Puis les hommes se sont sédentarisés, l'accouchement est devenus quelques chose de "commun" et qui plus est, l'homme ne vit plus de la chasse, mais de l'agriculture et de l'élèvage. Or, pour agriculter (mot que je viens d'inventer) il faut du Soleil... La Lune ne sert plus à rien...
Il faut préciser que le Soleil, symbolise le mâle: arrogant, orgueilleux, qui prend toutes la place, j'en passe et des meilleurs.
C'est ainsi que la Lune, et donc la femme, ont perdue toute la divinité, et se sont retrouvées au statut d'êtres souillées, repoussant et démoniaque.

Voilà, petite paranthese sur "la position de la femme dans le monde, le commencement d'une régréssion" (pas mal comme titre^^)

en esperant que cela vous a interessez, merci d'avoir lu jusqu'au bout, je suis tres touchée...
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julie
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MessageSujet: Re: LILITH   LILITH Icon_minitimeLun 14 Nov - 23:17

merci pour ces présisions et de ton avis Wink
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MessageSujet: Re: LILITH   LILITH Icon_minitime

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